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la Voix de l'Enfant

Affaire Ribéry : communiqué de presse

6 Septembre 2013

 

La Voix De l’Enfant se félicite de l’arrêt rendu par la Cour de Cassation

 

dans l’affaire de messieurs Ribéry et Belmahy

 

 

Le 21 août dernier, la Chambre Criminelle de la Cour de Cassation a rendu son arrêt statuant sur la question prioritaire de constitutionalité transmise par le tribunal correctionnel de Paris, le 18 juin 2013, dans la procédure pour recours à la prostitution d’une mineure, contre Franck Ribéry et Malik Belmahy.

 

La question de constitutionnalitĂ© Ă©tait ainsi rĂ©digĂ©e : « Est-ce que l’article 225-12-1, alinĂ©a 1er du code pĂ©nal dĂ©termine suffisamment clairement et prĂ©cisĂ©ment les caractĂ©ristiques essentielles du comportement fautif de nature Ă  engager, le cas Ă©chant, la responsabilitĂ© pĂ©nale de l’auteur de l’infraction qu’elle dĂ©finit pour rĂ©pondre aux exigences de principe de lĂ©galitĂ© des dĂ©lits et des peines et de prĂ©somption d’innocence garantis par la Constitution ? Â».

 

La Voix De l’Enfant, partie civile, a rappelĂ© dans son mĂ©moire rĂ©digĂ© par son Conseil, MaĂ®tre  Bertrand Colin, que le recours Ă  la prostitution des mineurs, et sa pĂ©nalisation, sont des sujets Ă  propos desquels la Voix De l’Enfant se mobilise depuis de nombreuses annĂ©es. En 2001, elle a participĂ© très activement, auprès de la Ministre dĂ©lĂ©guĂ©e Ă  la famille, Ă  l’enfance et aux personnes handicapĂ©es, Madame SĂ©golène Royal, Ă  l’élaboration de la loi du 4 mars 2002, dite « loi relative Ă  l’autoritĂ© parentale Â», qui a instituĂ© le dĂ©lit de recours Ă  la prostitution de mineurs.

 

Depuis, l’association n’a de cesse de demander la juste application de cette loi pour que les personnes qui ont recours à la prostitution dont est victime un mineur, soient poursuivies et sanctionnées à chaque fois qu’il est établi soit qu’elles connaissaient effectivement l’âge de la victime, soit qu’elles ne pouvaient ignorer l’état de minorité de celle-ci.

 

Au cours des dix dernières années, la Voix De l’Enfant s’est ainsi constituée partie civile dans plusieurs affaires, en France et à l’étranger, pour des mineurs victimes de prostitution. Elle a été partie civile, en 2004, dans une affaire analogue (affaire Ambiel, Crim. 29 mars 2006, n° 05-81.003), qui a conduit à une condamnation pour sollicitation de prostitution d’une mineure.

 

La Voix De l’Enfant se fĂ©licite de l’arrĂŞt rendu, ce 21 aoĂ»t dernier, par la Cour de Cassation de ne pas renvoyer la question prioritaire de constitutionalitĂ© devant le Conseil Constitutionnel au motif essentiel « que la question posĂ©e ne prĂ©sente pas un caractère sĂ©rieux dès lors que… aucune atteinte n’est portĂ©e au principe de lĂ©galitĂ© des dĂ©lits et des peines, le dĂ©lit de recours Ă  la prostitution d’un mineur Ă©tant dĂ©fini de manière suffisamment claire et prĂ©cise par l’article 225-12-1, alinĂ©a 1er, du code pĂ©nal pour que son interprĂ©tation… puisse se faire sans risque d’arbitraire… Â».

 

C’est donc dans ce cadre juridique que le tribunal correctionnel appréciera si les circonstances de fait, révélées par l’instruction et les débats, font apparaître que les prévenus n’ignoraient pas, ou ne pouvaient légitimement ignorer, que Mademoiselle Dehar était mineure au moment des faits pour lesquels ils sont poursuivis.

 

Contact : Martine BROUSSE - Déléguée générale – 06 22 80 82 82

communication@lavoixdelenfant.org

 

modifié le 6 Septembre 2013